AVIS AUX MEDIAS - Cabinet du chef de l'opposition officielle
QUÉBEC, le 18 janv. /CNW Telbec/ - Le député de Pointe-aux-Trembles, chef de l'opposition officielle et chef du Parti Québécois, André Boisclair, rend publique une lettre qu'il a transmise aujourd'hui au Directeur général des élections, Me Marcel Blanchet, concernant la publication du rapport de l'enquête du juge Bernard Grenier à propos d'Option Canada :
Québec, le 18 janvier 2007
Monsieur Marcel Blanchet
Directeur général des élections du Québec
Edifice René-Lévesque
3460, rue de La Pérade
Québec (Québec) G1X 3Y5
Monsieur le Directeur général,
Le 12 janvier dernier, vous avez clairement indiqué votre intention de
retarder la publication du rapport d'enquête du juge Bernard Grenier portant
sur les dépenses présumées illégales de l'organisme Option Canada durant la
campagne référendaire de 1995, et ce, advenant que le rapport vous soit remis
pendant une éventuelle période électorale québécoise. On se souviendra
qu'Option Canada était un organisme paravent qui aurait permis aux forces
fédéralistes de contourner les dispositions de la Loi sur les consultations
populaires, et plus particulièrement celles sur les plafonds de dépenses
autorisées à chaque camp.
Bien que j'ai eu l'occasion de commenter publiquement votre position, je
me permets aujourd'hui de vous demander formellement de reconsidérer votre
décision.
Sans remettre en cause l'intégrité et l'impartialité de l'institution que
vous dirigez, et bien que je comprenne que vous poursuiviez un objectif de
neutralité au moment de votre déclaration, il m'apparaît que vous obtenez
malheureusement l'effet contraire au but recherché.
Ainsi, en vous plaçant dans une situation où vous aurez à apprécier le
contenu du rapport du juge Grenier, de même que son impact potentiel sur le
déroulement d'une prochaine campagne électorale, vous entrez irrémédiablement
dans la sphère politique et, de ce fait, quittez votre rôle d'arbitre du
processus électoral et de gardien du respect de nos lois électorales.
En fait, la décision de publier ou de ne pas publier un rapport au motif
qu'une campagne électorale soit en cours sera sans contredit perçue par la
population et les acteurs politiques comme un geste destiné à favoriser l'un
ou l'autre des partis politiques.
A mon avis, une seule ligne de conduite vous permet d'éviter ce piège :
il vous faut rendre public le rapport du juge Grenier dès sa réception et
surtout annoncer dès maintenant, c'est-à-dire avant que le dudit rapport vous
soit remis, que vous entendez adopter cette approche.
Bref, vous comprendrez que j'estime qu'il n'appartient pas au Directeur
général des élections de retenir de l'information. Les Québécoises et les
Québécois sont des électeurs aguerris. Je suis profondément convaincu qu'ils
seront en mesure de porter un jugement, dans un sens ou dans l'autre,
lorsqu'ils auront accès au contenu du rapport. A tout événement, les priver
d'information ne m'apparaîtra jamais un choix judicieux, et ce, d'autant plus
que l'enquête, comme l'a souhaité le juge Grenier, a déjà fait l'objet de
plusieurs demandes de prolongation.
Espérant que vous prendrez en considération les arguments à l'appui de
mon opinion et qu'ils vous amèneront à réviser votre décision, je vous prie
d'agréer, Monsieur le Directeur général, l'expression de mes sentiments les
meilleurs.
Le chef de l'opposition officielle
et député de Pointe-aux-Trembles
ORIGINAL SIGNE PAR
ANDRE BOISCLAIR